La galère
Lev Sarnikoff
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  Lev Sarnikoff
La galère
Il avait trouvé une société d'informatique industrielle. Elle appartenait au célèbre homme d'affaires, T.FLAPI, autre homme adulé en son temps. Bien que l'atelier soit dans un état de délabrement très avancé, il trouvait le lieu plaisant car les plafonds étaient hauts. L'entreprise avait l'allure d'un univers hanté. Le château du fondateur de l'entreprise avait perdu un grand nombre d'ardoises, et les vitres étaient cassées. Le personnel mangeait dans l'ancien pavillon du gardien. Depuis longtemps il n'était plus chauffé.
La porte d'entré ne s'ouvrait que partiellement, buttant sur le carrelage disjoint. Il imaginait la photo du gardien, de la gardienne, et de ses enfants aux emplacements laissés vacants sur des pans de tapisserie. Un vieux camion jaune à coté d'un pont roulant passant au-dessus d'une voie de chemin de fer était transpercé par les ronces qui poussaient aussi dans tous les ateliers abandonnés.
Il pouvait encore se rendre au travail à vélo, ce qui le réchauffait bien car l'atelier avait un chauffage au gaz époustouflant. Le système crachait par moments une bouffée de forte chaleur, à décoiffer un chauve, dès que la température approchait les 12 degrés. Il se souvenait qu'il se tenait devant son écran, recroquevillé, les jambes serrées, et se frottant les mains entre les cuisses pour les réchauffer. C'était un atelier pour la fabrication de bascules, reconverti en salle de développement de programmes informatiques. La société changeait de directeur tous les 3 mois et elle n'avait pas tardé à changer son chef de service. Le personnel suivait donc le même type de valse. Il était donc hors de question de parler du savoir-faire de l'entreprise. Il réussit péniblement sa première affaire, qui bien évidemment était déjà à livrer avant son entré dans l'entreprise. Elle avait été évaluée à 2 mois de développement, temps qui aurait été raisonnable s'il avait existé un savoir-faire s'appuyant sur des hommes ou sur une mémoire indexée. Il mit 4 mois, et il eut aussi à intervenir sur d'autres affaires. Le service des poids et mesures était affaire d'état, ce qui n'arrangeait rien dans cette période de dépression.
Photo 10 ans après : Sa table de travail était devant le personnage tag jaune.

Il connut donc une affaire avec un inspecteur des poids et mesures dont le service devait être rattaché au service des mines entraînant des réductions d'effectifs, ce pour expliquer le zèle. Cet inspecteur avait la responsabilité de la région centre de la France. Il refusait de valider un système de pesé, sous prétexte que le chauffeur du camion ne pouvait pas lire le poids pendant le chargement. Il avait donc fait imposer un système de lecture à coté du pont bascule. Ce système de lecture, composé d'un afficheur n'affichait que des nombres. Il ne convenait pas non plus à l'inspecteur. Il affichait bien un poids, mais il n'indiquait pas la nature du poids : un brut, une tare ou un net au chauffeur de camion. Donc spécialement pour lui fut développé un système de codes, un afficheur 7 segments ne sachant pas écrire les lettres de l'alphabet. Jamais, il ne sut si l'inspecteur avait prévu une formation de décodage pour les chauffeurs.
Mais parait-il même ce système là ne convenait pas à l'inspecteur. En effet le système n'était pas suffisamment évolué pour deviner si un camion venait charger ou décharger. En effet dans le premier cas le système aurait eu à deviner que ce fut une tare, le poids du camion vide, et dans le deuxième cas que ce fut un brut, le poids du camion chargé égalant la tare plus le net, poids du produit chargé.
Apres son arrêt de maladie, s'étant bien cassé le poignet en jouant au football, il partit 3 mois dans un abattoir de Normandie pour participer à l'intégration d'un système de pesage de viande.
La société avait épuisé le budget avec le personnel des sociétés de service, qu'elle n'avait pas su et pu employer convenablement. Elle puisait dans ses dernières ressources : Les salariés de l'entreprise. Il était avec deux autres collègues. Ils mangeaient le soir dans le restaurant de l'hôtel des profiteroles. Dans la journée, il se demandait ce qu'il faisait là, à l'entré, dans cette guérite. Les bêtes passaient là en meuglant, en bêlant, avant d'être parquées une nuit en attendant la mort. Il lui semblait attendre la mort car il ne savait pas comment faire pour que ça marche. Il avait fabriqué un programme de test du système qui mécontentait le client qui voulait voir : Nom de la bête, numéro de bête, type de bête, poids de la bête, dates de vaccination. Et il était encore loin de ce test là. Ses 2 autres collègues travaillaient aussi dans des pièces différentes. Le système sensé communiquer via un réseau restait mué. Et même lorsqu'ils furent tous trois réunis dans la même pièce avec le matériel le système resta mué. Et peu de temps après quand on leurs eut demandé d'aller intervenir dans un autre abattoir, l'abattoir avait brûlé. Dans l'autre abattoir le système resta aussi muet. Mais là il rencontra la mort quand il vit un veau regarder mourir son frère.
Il comprit là que la civilisation, à l'image de l'homme, à l'image de la bête connaissait aussi une naissance, une vie, et une mort. Mais il comprit aussi qu'il pouvait être d'une civilisation qui naît ou d'une civilisation qui meurt.
Son père aimait l'histoire. Aimant sa ville natale, son père s'en été occupé. Il avait organisé les foires expositions, et aussi la fête du bicentenaire de Jean François Champollion, le décripteur des hiéroglyphes. Il revoyait les moulages de plâtre, images inertes de dieux, de rois, de pharaons, achetés au Louvre et entreposés dans la pièce vide du vieil appartement maintenant inoccupé.
Il comprit aussi qu'il pouvait être d'aucune civilisation. Il se voyait pharaon, car à sa connaissance, il n'en voyait pas de vivant sur cette terre. Et il se demanda si dans 5000 ans, il se verrait président de la République.
L'atelier des 20 câbleuses fut le premier à fermer. Le responsable qualité disparut. Et il continua à s'obstiner à chercher du travail, alors qu'il aurait pu attendre sagement son licenciement. Mais toutes ces affaires foireuses lui avaient filé la chiasse.
" Il arrêta la voiture à la sortie de l'autoroute. Il était temps. Il se précipita sur le talus herbeux, et il baissa le pantalon et la culotte en même temps :
Schrouff. Il était soulagé. Dans quelle galère avait-il mis les pieds ? " Il pensait aux cafards. Les hommes ne manquaient pas d'imagination. Ils avaient établi une mesure de radiation le rad, d'après le pourcentage de survivants de cafards à une radiation. Il pensa à ceux qui attendaient la fin du monde. Il pensa à ces livres de fiction ou les extraterrestres débarquaient sur une planète vitrifiée, suite à une explosion nucléaire. Et il imagina l'explosion. Toute la terre était vitrifiée sur une épaisseur de 1 mètre à 10 mètres. Puis il se reprit, il repensa à Gauss, et il modifia l'épaisseur de la vitrification : 0m à 10m. Pourquoi toute la terre se trouverait-elle vitrifiée ? Les océans n'avaient pas de raison d'être vitrifiés. La glace n'est-elle déjà pas une vitre. Même si les bombes explosaient au plein été, au dégel, au sud, des terres non vitrifiées apparaîtraient.
Pourquoi tous les hommes disparaîtraient -ils ? N'y en a-t-il pas d'aussi coriaces que des cafards. Sans doute que beaucoup seraient morts, mais d'autres seraient handicapés, et d'autres entiers comme la science se plait à les définir. Les procréations ne seraient pas terminées pour autant. L'évolution aurait subit un choc, un grand choc. Il pensa : L'homme est peut-être né d'une histoire de nucléaire. Pourquoi une telle différence entre les mains et les pieds ?
Pourquoi de telles différences physiques entre les hommes ?
Le cheval est peut-être un descendant d'un dinosaure irradié. La misère, la déprime, serait immense. Mais l'homme ne procrée-t-il pas dans la misère ? Il repensa à sa galère. Finalement elle n'était du qu'à un changement vers le bas. Il chercha un mot pour le changement vers le haut. Il trouva paquebot. Mais il s'arrêta là en ayant une pensée pour le Titanic. Il eut de nouveau une pensé pour les scientifiques qui objecteraient : " Comment ! Nous avons mesuré la radioactivité de fossiles. Si nous refaisions les calculs, nous ne trouverions pas de radio activité équivalente à celle d'une bombe ". Et lui d'objecter :
" Oui mais à cette époque là, la vie était sûrement plus sensible aux variations radioactives, que maintenant. Donc une dose même moindre aurait pu tout changer ". Et de continuer : " Le soleil, d'ailleurs n'a pas arrêté de nous balancer de la radio activité. Et qui plus est l'homme, l'aide bien, puisqu'il réduit la couche d'ozone ou tout autre couche de l'atmosphère, par sa consommation effrénée d'énergie ne lui appartenant pas ".
Il arrêta là son délire.
Il était lancé. Heureusement que l'heure d'aller se coucher approchait.
" Certains disaient c'est la faute à l'informatique. A l'age de pierre, certains criaient, c'est la faute du feu parce qu'ils s'étaient brûlés avec le feu alors que d'autres se chauffaient et faisaient la cuisine avec. A l'age du bronze, certains criaient, c'est la faute du fer parce qu'ils s'étaient coupés un doigt, alors que d'autres taillaient leurs haies avec un sécateur. A l'age de l'écriture, certain criaient, c'est la faute à l'imprimerie parce qu'ils recevaient des lettres anonymes, alors que d'autres lisaient les pieds nickelés. Et à un autre age, certains criaient, c'est la faute des stylos parce qu'ils voyaient des tags sur les murs. "
Je lui dis : " calme-toi. Contente-toi de faire avancer le monde. Mais n'essaye pas de mesurer à quelle vitesse il avance. Tu as mis 40 ans à comprendre à quelle vitesse tu avançais sur cette planète ".
Il calcula : 16000 km de rayon par 6.28 = 76000km / 24h = 32000km/h, entre 0 et 32000km/h.
Je lui dis : " Tu es bien avancé maintenant ". Il haussa les épaules et il alla se coucher.
Je lui dis : " Tu vois bien, qu'il vaut mieux que le nuage nucléaire s'arrête aux frontières. Imagine le nombre de morts engendré par la panique " Il ne voulait être ni menteur, ni prophète. Mais il était sur que Biérnobyl avait existé, tout comme l'incendie de Jérusalem, la chute de Babylone, Sodome et Gomorrhe, la guerre de Troie, la guerre de 14, la guerre en Chetchenie, ... ainsi que Le petit prince, l'Alchimiste, Michka et Jésus.

   sarnikoff@gmail.com ℜ(ε)+ℑ(ζ) ψΘψ Sarnikoff 2018 h=∫∞ dt WIKI EXPERIMENTAL NON SECURE 14/05/25 15:35:21
























































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