L'armée Son frère aîné partit à l'armée. Son intelligence lui permit d' être gradé. Adorant être chef, il devint chef puisque qu'en tant que, il commanda une section d'un régiment basé en Asie. Sans doute avait-il trouvé là la discipline qu'il pouvait faire observer à ses soldats. Le petit frère partit aussi à l'armée, mais il choisit une autre voix, la montagne puisqu'il avait choisi d'y apprendre à faire du ski. Ce petit frère avait précédemment profité des avantages naturels de sa région : Spéléologie, plongé en rivière souterraine, canoë... Il avait été moniteur de jeunes. Lui, pendant ce temps, il faisait des études d'accoustique. Elles ne furent pas très brillantes. La c'était l'esprit diplôme égale richesse qui soufflait, et il soufflait si fort qu'un professeur qui avait le temps d'arrondir ses fins de mois en recopiant des polycopiés au tableau lui dit un jour lors d'un oral de contrôle :
" Vous voulez être pauvre ". Ce professeur, chef de service au Centre de l'Energie avait du penser avoir décrocher le saint Graal, l'énergie éternelle sans se fatiguer.
Et son tour arriva, il partit à l'armée. Il voulait voir. Il connut le conseil de révision un 23 décembre. Il ne s'était pas déplacé pour les autres convocations, et là c'était la dernière. Le vieux train à vapeur qui l'amenait de la ville à la caserne traversait un monde nouveau, celui de la platitude de la Sibérie. Un givre étincelant sous le soleil d'hiver recouvrait toute la nature. Il n'était pas complètement dépaysé, puisque le train faisait le même bruit que celui qui le ramenait dans la maison des parents. Il découvrit une caserne assez triste. Entre les mêmes bâtiments il n'y avait aucune vie. Les soldats se tenaient-ils au chaud ? Ceux qu'il rencontra avaient des boutons. L'eau était-elle de mauvaise qualité. Il n'eut pas les même résultats aux tests que ses frères :
Plus de 16 sur 20 était la condition pour faire l'école des gradés. Il se retrouva au régiment d'intervention stratégique dans le plein été. Son chef de section fut étonné de le trouver là avec son 15 sur 20 parmi tous ceux qui en majorité ne dépassaient pas 4 sur 20. Il pensait que les tests ne devaient pas être très bons car il se trouva chez lui parmi eux. Et il resta 2ieme pompe du début à la fin. Quel intérêt aurait-il trouvé à être de ceux qui font aligner les rangs et qui se fatiguent la voix ? Ce qui l'embêta le plus : l'ennui. Il fallait toujours attendre. Il fallait attendre la monté des couleurs à 8h et il avait déjà connu ça.
Il fallait attendre la revue du colonel, du capitaine à 9h, à 14h. Il fallait attendre sur le rang l'entrée à la cantine. Il fallait attendre la descente des couleurs. Il fallait attendre la revue de casernement. Il fallait attendre la revue d'armement. Il fallait attendre l'armurier. Il fallait attendre l'ordre. C'est pourquoi il ne comprenait pas que tant de gens attendent Jésus Christ, plutôt que de se demander comment le devenir. Jésus n'avait pas à revenir 2000 ans après, parce qu'il n'avait jamais quitté la terre:
" Ce que vous ferrez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferrez ".
Il souriait quand les témoins de Jéhova venaient lui parler de l'apocalyse de ce pauvre traumatisé de Jean. Ils avaient représenté ce Christ sur ce cheval blanc, bandant un arc. Alors que ce Christ sur le mont des Oliviers a retenu la main d'un de ceux qui voulaient sortir l'épée.
La victoire d'une tête du cheval ne représentait que la victoire de la création sur la destruction : Victoire évidante puisque, ne peut être détruit que ce qui a été batti.
Cette courte tête apparaît dans mille situations :
Par exemple : Etais-tu fou avant que ton patron participe à l'exploitation de ta folie.
Il me répondit : Hé oui ! La justice dit manquer de moyen. Les moyens les avait -elle avant de connaître la corruption ou n'a-t-elle jamais eu les moyens ? La justice s'est-elle rendu compte que par ses pratiques elle sciait la branche sur laquelle elle était assise. " S'ils n'ont pas entendu le bruit de la scie, c'est qu'ils étaient fortement assoupis dans leurs châteaux. L'estomac a commencé à les travailler. Ils sont sortis pour trouver du pain. Mais ils n'ont pas trouvé le boulanger. Et oui ! Ils l'ont jeté en prison .
La société serait-elle sur la voie du sous développement ?
Il disait qu'il valait mieux se précipiter en enfer, plutôt que d'attendre d'y être jeté. Le moment le plus plaisant, c'était entre 8h et 9h30.
En effet ce moment était consacré à la gymnastique.
Dans sa section on faisait surtout des footings. D'autres sections jouaient surtout au football, car leurs chefs étaient fous de foot. Malheureusement, son sous-lieutenant n'aimait pas le foot.
Son sous-lieutenant l'aimait bien car il lui faisait ses devoirs pour son admission à l'école des lieutenants. Mais heureusement, son sous-lieutenant aimait courir en short et basquet car il existait aussi des adeptes de la marche commando : treillis, rangers, sac à dos et arme.
Il participa à la sélection pour l'équipe de foot du régiment. Il fut retenu dans l'équipe du régiment mais il n'y joua pas, car s'étant cassé le scaphoïde il connut une longue période de PATC (repos) le dispensant des manœuvres. Il eut le bras dans le plâtre 3 mois. Son capitaine qui pourtant lui reconnaissait de réelles capacités footbalistique, le considéra comme tire au cul.. Les mois d'arrêt étaient tombés dans les mois d'hivers. Le capitaine le priva par la suite de cette joie de jouer dans l'équipe du régiment et de la compagnie. Il ne fut pas très frustré car les matchs se comptèrent sur les doigts de la main. D'ailleurs il joua au foot dans la caserne avec son plâtre, car il y avait une race de militaire qui ne partait pas en manœuvre. La compagnie était en stage dans la montagne et elle en revint sans le chef de section, son lieutenant. Ce pauvre sous-lieutenant perdit 5 doigts, fit un bon de 2m, perdit les oreilles dans la dépression l'amenant en urgence en hélicoptère de la montagne à l'hôpital de la plaine tout ça pour avoir trafiqué des détonateurs défectueux pendant un cours sur les explosifs.
Il reprit son activité de soldat en février. Il fit la grande manœuvre du massif sous 2 mètres de neige. N'ayant pas participé à la formation du groupe de combat, on l'affecta à la garde du chef de section avec un pauvre soldat qui n'avait pas été malade mais qui avait fait du trou pour avoir déserté. Sans doute ce petit soldat avait-il mangé ce que les gardes qui apportent les plateaux repas avaient bien voulu laisser. On le lui associa, pour que lui fut assurée sans doute une réintégration douce. Ce pauvre soldat était originaire d'un pays d'Asie Il était maçon de métier. Il se retrouvèrent tous les deux toute une nuit dans un trou, adjacent à celui du chef. Il attendirent l'assaut toute la nuit dans ce trou ou ils avaient allumé deux bougies pour se chauffer. Cette manœuvre se passait sans duvet. Il avait amené son réchaud à alcool qu'ils se passaient sous les pieds pour les dégeler. Les bougies faisaient fondre la neige. Au-dessus d'eux de fines goûtes d'eau glissaient le long des branches, frêles poutres soutenant le toit fait de leurs deux capotes en plastique kaki. La nuit fut longue. Il entendit des coups de fusils à blanc. Le bridé s'endormit, du sommeil paisible d'un enfant qui n'avait pas froid. Ce pauvre soldat dormait allongé de tout son long, comme sous un palmier. Tout d'un coup le chef passa sa tête par le trou : " Vous n'avez pas entendu les coups de feu. On a perdu la bataille. Cà fait déjà plus de trois heures qu'on s'est rendus ". Ils marchèrent jusque dans une vieille grange ou des soldats discutaient de tricherie. En effet l'adversaire avait traversé un chemin qui avait été fictivement miné.
La neige tombait en gros flocons. Il lui avait été donné la dernière casquette grand froid. Il n'avait pas eu envi d'attendre pour en recevoir une, aussi était-il arrivé à la fin de la distribution. Cette casquette n'était pas faite pour lui. C'était une casquette pour grosse tête. Il revenait de la cantine, les oreilles de la casquette bien rabattues, ainsi que la visière. Quand il croisait un gradé, il était obligé de décoller le menton du cou pour saluer. Il croisa un adjudant , chef de section d'une Compagnie de son régiment voisine de la sienne qui avait pour devise : " Bien faire, et laisser dire " ou " Bien dire et laisser faire ". Cet adjudant était craint de ses soldats à qui il faisait subir disait-on de nombreuses brimades. Ce pauvre adjudant ne supporta pas la présence d'un soldat ainsi accoutré qui tapait la raquette en soulevant la tête. Ce pauvre adjudant le saisit par le col, lui flanqua un certain nombre de baffes qui ne portaient pas beaucoup. En effet il se cola au corps de l'adjudant. La casquette avait quand même l'avantage d'amortir les coups. Le capitaine de la compagnie interpella son adjudant chef.
Il parla à son chef de l'évènement. Son chef en parla au capitaine. Le capitaine demanda un rapport écrit. Il expliqua au colonel. Et ce pauvre adjudant chef, qui avait fait L' Afganisthan disparut dans la quinzaine suivante. Il ne se venta pas de cette aventure, car il savait ce qu'avait été la bataille. L'armurier qui était un sergent âgé portait aussi les marques invisibles de ce combat. Et pendant les marches commando du lendemain qui devait déterminer quelle compagnie était la meilleure, il avait croisé ce pauvre adjudant et sa section de combat.
Cette manœuvre avait amené quelques morts : 2 soldats s'étaient fait écraser par la jeep qui s'était retournée. Quelques soldats étaient morts asphyxiés dans les logements de tôles chauffés au charbon. Et un pauvre soldat connut le malheur de perdre une oreille pour ne pas s'être levé le matin, car malade. Son sergent eut la bonne idée pour le faire lever, de lui verser du liquide vaisselle dans l'oreille.
Chaque groupe de combat avait ses spécialistes : Le tireur d'élite avec son fusil à lunette laser, le tireur lancerock pour lancer des rafales antihélicoptère. Le tireur d'élite était un copain. Il avait le métier d'électricien. Souvent après 18h quand ils étaient à la caserne, ils partaient tous les deux manger dans un petit restaurant de la ville. Apres 18h le foyer était envahi de ces hommes qui buvaient.
L'alcool était interdit dans le régiment. Mais la vodka entrait.. Un soir alors qu'il dormait, son caporal avait décroché la pioche à incendie. Ce pauvre caporal avait partiellement plié en un coup le lit de fer dans lequel il dormait. Il était couché juste à coté de la porte de la chambrée. Le bras de ce pauvre caporal saoul finit par traverser le carreau de la fenêtre. Les ligaments sectionnés, ce pauvre caporal fut hospitalisé puis il fut réformé.
Ces fils de paysans rentraient de permissions avec quelques produits de la ferme, pattés, saucisses qu'ils partageaient avec leurs potes. La nourriture à la caserne n'était pas terrible au point que les soldats préféraient être en manœuvre pour avoir à manger les boites de rations qui pourtant ne contenaient que des conserves et une eau de vie infecte. Ces enfants qui avaient souvent 18 ans n'étaient pas en général maltraité par leurs chefs. Ils étaient plutôt maltraités en dehors des heures, par des soldats comme eux, qui se trouvant plus intelligents n'hésitaient pas à chaparder provisions et vêtements. Il n'en connut que deux dans sa section qui s'étaient acoquinés pour ce petit racket. A deux on joue toujours mieux à qui sera le plus con. L'un qui avait aussi le métier d'électricien, se regardait dans la glace à longueur de temps libre et il se frisait la moustache en attendant de pouvoir baiser avec sa soit disant belle copine pendant les permissions. Sa " beauté " lui faisait mépriser les autres au point qu'il serait tombé dans l'eau, si l'eau n'avait pas été glace.
L'autre avec qui il s'était acoquiné pour le racket était grand et suffisamment carré pour maltraiter les pauvres paysans petits et gringalets en se vantant pour les impressionner d'être admis à rentrer à la gendarmerie.
Il garda un souvenir de l'armée car il avait dormi avec des hommes fatigués après une manœuvre. Il avait mangé avec ces hommes la même nourriture. Et il avait bu avec eux. Et il avait ri avec eux. Il avait eu froid avec eux. Et les petits chefs qui criaient, ne criaient pas fort. Et ces même petits chefs avaient marché devant. Il avait fait une toute petite quille avec le bois trouvé dans un fossé. Avec son opinel il l'avait taillée pendant une de ces longues poses. Ses potes lui avaient filé des résidus de fabrication de quilles :
Vernis et lettres autocollantes. Il avait mis les noms de ces pauvres paysans de ce brave chef: Dioff. Et il n'avait pas oublié d'y mettre le nom de la " crevure " précédemment cité : Le vénérable Tueresky qui lui courrait après dans la caserne pour lui briser sa quille. Le vénérable ne voulait pas figurer avec les " pauvres ". Mais la devise de sa quille était : " Qui vivra, vaincra ". Et sa quille vécut.
Il garda un bon souvenir de l'armée car il y était rentré petit, et il en était sorti petit. Il n'avait pas eu de raison de sortir grand d'un système qui ne fait connaître que le carré.
Les petits soldats étaient sortis avec leur 4 sur 20 aux tests. Ils étaient rentrés illettrés, et ils étaient sortis illettrés. Ils ne pouvaient pas avoir guère plus aux tests puisqu'ils ne savaient pas lire.