Le travail Ce jour là il fit une musique jusqu'à 3h du matin. Dans cet immeuble vétuste, l'isolation phonique était inexistante. Une voix d'homme un peu ivre triste résonnait au travers des murs. Il ne pourrait pas dormir tant que cet homme ne serait pas endormi. Ce 2ième jour fut dur. Il avait plein de projets. Il s'était forcé à faire des courses. Il se demandait s'il ne venait pas de perdre sa muse ; sans muse point d'inspiration ; avec muse point de temps, il fallait s'en occuper. Il avait pris un café dans un bar, et il avait parcouru le journal : 7500 candidats pour 100 postes de facteur : Tant de gens cherchent un travail de fonctionnaire. Lui il voyait le messager : " Monsieur, apportez cette lettre sur la planète Mars ". Quand il discuta avec le peintre, qui refaisait l'appartement du rez de chaussée, il lui dit que la sélection devait sûrement se faire non seulement sur les connaissances, car les machines savent lire les codes postaux des départements mais aussi sur la taille des mollets pour le vélo. Et aussi pour les postes au tri, sur la façon dont on jongle avec des balles. A ce moment il pensa à la loi normale dite de Gauss. Pour passer au premier tour il fallait avoir 10 sur 20. Sans doute que se retrouver à l'oral avec un 18 sur 20 serait un handicap. Il pensa à ces paroles : " Si tout le monde faisait comme vous " pour lesquelles il répondait : " Dans ce cas je ferais autre chose ". C'est pourquoi il avait décidé avant d'aller se faire soigner de recenser en quoi il était normal, et en quoi il était anormal. Je lui dis : " T'es-tu fait soigner ? " Il n'avait pas fini de recenser et il s'était mis à méditer sur : " Au royaume des aveugles le borgne est roi ". La différence entre l'homme et l'ordinateur était immense. L'homme se bâtissait lui-même en référence avec l'environnement. C'était l'homme qui bâtissait la machine. Dieu avait donc inventé une machine qui se construit elle-même, au point qu'elle puisse affirmer : " Je n'ai pas de créateur ". Il avait lu la bibliographie de plusieurs mathématiciens. Il ne se souvenait pas si à l'école on lui avait parlé de la vie de ces messieurs avant d'apprendre leurs théorèmes. Il était sur d'avoir appris la structure du gaz, le benzène, un atome de carbone entouré de six atomes d'hydrogène qui lui valut le nom structuré de cyclohexane, sans avoir connu son découvreur Kékulé et le moment du “tilt” dans la cheminée quand il vit monter une volute de fumée. Il avait compris que les atomes peuvent se lier entre eux en faisant la ronde. Faire la ronde n'aurait pas pu sortir de la bouche du prof du physique qui était aussi carré qui le prof de math. Il fut intrigué par Dirac, qui chercha à rationaliser les nombres irrationnels tels que PI (3.1416), e (2.71828), h... Par Bohr et sa classification périodique des éléments, les atomes. Il chercha à trouver la raison de son suicide sur une plage du Nord, et bien d'autres dont Einstein, pour lequel il essaya encore de vivre en imagination son théorème sur l'éternelle jeunesse quand on se déplace à grande vitesse. Mais il constata avec un sourire que c'est l'éternelle jeunesse par rapport à ceux qui sont restés en plan (plantés là). Et il ne voyait pas de raison de quitter ses amis et de venir les retrouver dans leur vieillesse. Il aurait attrapé un sacré coup de vieux en les voyant r l'accueillir à la descente de son engin. Et il pensa à ceux qui s'étaient fait congeler. Il imagina la réanimation au micro-onde d'un homme préhistorique congelé, auquel on aurait supprimé la massue et qui dépaysé finirait par se pendre en glissant sur une peau de banane, le cou étranglé par le cordon d'un tringle à rideaux. Il trouva paradoxal qu'un homme comme Einstein qui avait développédes formules avec des vitesses impressionnantes dont celle de la lumière ait pu donner pour faire avancer la science son corps sans mouvement. Et après réflexion, il pensa qu'Einstein avait du encore faire une blague à ceux qui avaient analysé les bouts de son corps (sans doute les prof qui n'avaient pas appréciés son sens de l' humour).
Ainsi il essaya lui de deviner en machant un steck haché si c'était de la vache ou du boeuf.
Mais là, dans l'instant il se mit à penser à Dickens. Cet écrivain, père de 11 enfants, pourquoi était-il allé habiter dans une cabane au fond du jardin: Sa muse l'attendait là, et il ne s'attendait pas à avoir à s' amuser avec ses enfants. Il repensa à Gauss : L'homme se construit lui-même en référence à son environnement. Les hommes ont des comportements communs, ceux du milieu, des comportements normaux. Les abeilles, les fourmis… doivent avoir une courbe de Gauss presque carré. Finalement, c'est peut-être à ce paradis là qu'aspirent les hommes qui voient le tous égaux comme le tous pareils. A moins que nos critères de normalité ne soient pas les mêmes pour les fourmis et les abeilles. Dans ce cas, la fourmi et l'abeille, seraient aussi des entitées se construisant elle-même en référence à leur environnement.